LES GRANDES QUESTIONS > Les patients > Stars : le mauvais exemple
A force de transformations pseudo-esthétiques les people perdent la notion de l’image qu’ils transmettent d’eux-mêmes. Ont-ils encore un regard juste sur leur propre image ? En tout cas, trop investir sur elle pousse forcément à l’exagération dans la quête de la perfection, ou dans l’idée même qu’on se fait de cette perfection. Que craindre pour les patients de chirurgie esthétique qui ont été beaux quand ils étaient jeunes ? Que l’image perdue de leur beauté les pousse à encore plus d’excès !
Le problème est qu’assez naturellement, ces people seront facilement portés à choisir des chirurgiens esthétiques capables d’aller dans l’excès eux aussi, et de leur procurer souvent et malheureusement, de mauvais résultats, visibles et caricaturaux. Ces chirurgiens esthétiquessont, on s’en doute, flattés d’opérer ces personnages connus, et fiers d’en informer leur entourage...
Quant aux super patients eux-mêmes, ils s’accommodent bien mieux qu’hier du résultat excessif qui signe leur intervention. Ils n’ont plus peur, finalement, d’afficher ouvertement ces étranges résultats, et les assument comme l’expression de leur nouvelle image. Curieux syndrome : l’augmentation de l’emprise de l’image dans la société fait que ces représentations sont admises beaucoup plus facilement aujourd’hui ! Si le patient lambda n’a plus véritablement honte d’avoir recours à la chirurgie esthétique, le super patient, lui, n’a plus vraiment honte non plus d’afficher une transformation aussi surprenante qu’inesthétique !
En définitive, plus on se regarde, plus on bascule rapidement dans l’obsession et l’excessif de la chirurgie esthétique. Cela nous informe sur le triste avenir de l’ensemble des sociétés si on persiste à accorder à l’image de plus en plus de pouvoir.
Revenons donc à une certaine logique, même s’il est incontestable que l’image a aujourd’hui une place prépondérante, et qu’il est psychologiquement difficile de se voir vieillir. Nous ne sommes pas tous des stars, et si nous devons avoir recours, même régulièrement, à la chirurgie esthétique, faisons-le avec intelligence. Quand on rencontre des patients avec une disgrâce physique minime, dont le retentissement psychologique est tel qu’ils ne veulent plus sortir de chez eux et s’administrent des anxiolytiques, on a de quoi se demander comment ils en sont arrivés là. La chirurgie esthétique pour tous, oui, pour aider, prévenir, ou apporter un petit plus dans des moments difficiles. Tout investir dans l’image, certainement pas.